Chez l’abeille, la reine a pour rôle de pondre. Il convient de distinguer deux cas : l’ovule fécondé et l’ovule non fécondé. Les deux se développeront mais l’ovule fécondé donnera naissance à une femelle et l’ovule non fécondé à un mâle. La femelle peut soit devenir une reine, soit devenir une ouvrière et le mâle deviendra un faux-bourdon et quittera la ruche pour rejoindre un essaim de faux-bourdons qui sera sollicité par des reines venues remplir leur spermathèque.
┌───────────┐
│ ♀ + ♂ = ♀ │
│ ♀ = ♂ │
└───────────┘
On voit ici qu’une femelle est le résultat du patrimoine génétique de deux femelles, le mâle étant un relai du patrimoine génétique de sa mère et produisant des gamètes tous strictement identiques. On remarque aussi une manifestation de la suite de Fibonacci.
┌───────────────────────┐
│ ♂ │
│ ♀ │
│ ♀ + ♂ │
│ (♀ + ♂) + ♀ │
│ (♀ + ♂) + ♀ + (♀ + ♂) │
└───────────────────────┘
C’est un cas de parthénogénèse – du grec parthénos « vierge » et génesis « naissance » – arrhénotoque – du grec ancien arrenotókos « qui engendre des mâles ». Le gamète femelle non fécondé se développe pour devenir un mâle. Les mâles sont dits haploïdes – du grec haploos « simple » et eidos « en forme de ». Chaque chromosome est présent en un seul exemplaire. Les femelles en revanche sont diploïdes – du grec ancien diploos « double » et eidos « en forme de ». Chaque chromosome est présent par paire.
Cette particularité impacte également la production de gamètes. Chez le mâle haploïde, c’est un phénomène de mitose : le matériel génétique est répliqué puis partagé entre deux cellules exactement identiques. Chez la femelle diploïde, c’est un phénomène de méiose : les paires de chromosomes se répliquent puis échangent une partie de leur matériel génétique puis se séparent en deux cellules, chacune contenant des paires résultant d’un mélange, puis ces cellules se divisent à leur tour en deux. On obtient donc quatre gamètes différents.
┌───────────────────┐
│ ♂ haploïde mitose │
│ (╎) │
│ (╎╎) │
│ (╎) (╎) │
└───────────────────┘
┌───────────────────┐
│ ♀ diploïde méiose │
│ (╎│) │
│ (╎╎││) │
│ (╎│) (╎│) │
│ (╎) (│) (╎) (│) │
└───────────────────┘
L’objectif de cet article est de fournir une analyse du film Les Misérables sorti en novembre 2019 en tant qu’œuvre, de limiter l’influence de faits annexes et de se concentrer sur la création dans son fond et dans sa forme.
La campagne d’affichage dans le métro parisien montrait des images de célébration de la victoire de l’équipe de France masculine de football lors de la coupe du monde de 2018 : de la joie, les couleurs de la France, des enfants, de toutes les couleurs aussi. Le titre était « Les Misérables ». Il y avait clairement une volonté de montrer une dissonance. On aurait pu préférer des images non pas festives mais plutôt en harmonie avec une volonté de dénonciation. Cependant, ce choix semblait réfléchi et permettait justement de faire naitre une interrogation.
Des membres du collectif Kourtrajmé ont travaillé sur ce long métrage et la plupart des acteurs et actrices sont des amateurs et des amatrices. Le réalisateur a été assez présent médiatiquement notamment sur France Culture : il a parlé de son film, du budget qui a été réduit au dernier moment suite au désengagement de certains investisseurs, il a parlé des conséquences désastreuses de la suppression de la police de proximité, mais aussi de l’école de cinéma Kourtrajmé ouverte à Montfermeil. En réalité il n’est pas nécessaire d’en savoir plus, de regarder des vidéos, de connaitre la distribution. Ces informations peuvent suffir à convaincre de payer une place de cinéma pour soutenir cette initiative.
La plus grande partie du film est en caméra embarquée. C’est immersif et ça permet aussi de communiquer la montée en pression. Ça fonctionne très bien dès la scène à l’arrêt de bus, quand le brigadier Chris commence à caresser de force le corps d’une adolescente sous prétexte qu’elle fumait un joint. C’est tout aussi efficace dans la scène de conflit avec les gitans, quand ils viennent réclamer leur lionceau enlevé : le ton monte et la caméra tourne autour des hommes qui crient. C’est le même procédé qui est utilisé dans la scène qui précède la bavure : les enfants tentent de libérer Issa qui a été arrêté par la BAC, ils hurlent, ils jettent des projectiles, la caméra tourne, change alternativement de point de vue. Cette immersion est renforcée par la bande son du film qui se concentre sur l’ambiance, quand il y a de la musique, c’est une musique en tant que décor mais pas une musique pour la narration.
Le film contient également de courts plans séquences aériens. C’est totalement cohérent avec l’histoire. Au-delà de l’esthétique efficace, la bavure – moment de basculement de l’histoire – est filmée par le drône d’un des enfants. Ça ne sort pas de nulle part, le paysage est loin d’être magnifique, les Bosquets, ce sont des blocs de taille moyenne, sans disposition particulièrement réfléchie, sans recherche architecturale de composition de l’espace. Ici les plans aériens renvoient à la vision de l’enfant et ils permettent également de prendre de la hauteur, de s’évader, comme un oiseau. C’est le moment de liberté de l’enfant.
Commençons par la fin : le visage tuméfié, difforme, dur et effrayant sur lequel le plan se resserre avec un cercle, un trou qui rétrécit pour ne montrer que la tête d’Issa, qui n’est plus vraiment Issa d’ailleurs. Pourquoi ce choix, la narration change complètement ici, on voit ce visage au regard fixe et vengeur, éclairé par les flammes. Il est possible de voir ici une référence aux débuts du cinéma, à la fois dans l’esthétique mais également dans le thème, plus précisément, on peut relever plusieurs similitudes avec le film Freaks.
Freaks, ou La Monstrueuse Parade, est un film parlant étatsunien de 1932. Il se déroule dans un cirque avec des « vrais monstres » c’est-à-dire que les personnages sont joués par des personnes qui parcouraient le monde pour présenter un spectacle dans lequel ils jouaient de leur « monstruosité » : femme née sans bras, homme né sans jambes ni bras, différentes formes de nanisme ou encore microcéphalie congénitale. Cette « anormalité » peut mettre mal à l’aise, un malaise coupable qui est ressenti et difficilement caché par la belle trapéziste qui séduit une des créatures, un homme nain et riche, pour l’épouser et lui prendre sa fortune. On voit ainsi un retournement : les monstres bienveillants qui accueillent d’abord la belle se retournent ensuite contre elle, apprenant la tromperie et faisant face à son mépris dégoûté qu’elle ne peut plus cacher. Ils la punissent alors en la mutilant et en la condamnant à devenir la pire, la plus monstrueuse des créatures. Ce n’est pas la même histoire que dans Les Misérables, mais le thème est là : les monstres, la perception par l’autre qui va jusqu’à la transformation par l’autre. On peut d’ailleurs rattacher cette analyse à la citation tirée du livre Les Misérables de Victor Hugo qui clôt le film :
« Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs. »
On peut également noter que le cœur, le déclencheur de l’arrestation suivie de la bavure, c’est l’enlèvement d’un lionceau, Johnny, qui appartient au cirque de passage. Cet univers est ainsi introduit de manière pertinente et permet de créer des scènes qui paraissent presque irréelles : une camionnette jaune pétant dont les portes s’ouvrent pour laisser sortir un nombre grotesque d’hommes trapus et musclés en marcel noir, armés de battes et de barres ; un lionceau tenu dans les bras d’Issa, au milieu des jardins collectifs, tous les deux sauvages et innocents à la fois, tous les deux sans place, le lionceau enlevé et l’enfant rejeté par sa famille ; Issa dans la cage du lion, humilié, qui s’urine dessus après avoir frôlé la mort, après avoir été trimballé à l’arrière de la voiture, caché par les brigadiers car sauver sa vie passait après le maquillage de la bavure.
Enfin, la scène finale fait également écho au film Freaks. Les enfants se regroupent autour du monstre. C’est d’abord une sorte de jeu, des enfants rient et attaquent la voiture banalisée avec des pistolets à eau. Puis très vite on se rend compte, de même que le nouveau brigadier, que ce n’est pas un jeu. Les enfants ont tendu un piège et sont munis d’armes de fortune, des armes dangereuses, des armes létales.
De prime abord, on pourrait être dérangé par l’état des Bosquets : graffitis, boîtes aux lettres dans un sale état, ascenseurs en panne. Cependant, on constate rapidement que les habitants y vivent normalement : ils jouent, ils vont à l’école, ils rient et pleurent, ils s’aiment et se détestent, ils s’aident et s’abandonnent. On peut remarquer plusieurs illustrations.
Pour compenser l’ascenseur en panne, des habitants s’organisent pour monter les caddies remplis à craquer. Dans cette même scène, on voit le petit frère du maire qui est inclu et participe à la vie du quartier malgré ce qui semble être un trouble ou un retard mental. Pour aider quelqu’un qui a besoin d’argent par exemple pour retourner voir sa famille au pays, des habitants mettent en commun leurs économies et les lui prêtent, sans intérêts. Enfin on peut aussi citer l’introduction du personnage de Buzz, l’enfant au drône. Il voudrait profiter de ses grandes vacances, mais son père ne veut pas qu’il reste à rien faire dans son lit. Alors il joue avec les autres enfants, et il joue avec son drône sur le toit de l’immeuble. Quand il est seul, il s’en sert pour filmer les filles de son âge dans leur chambre. Une des filles s’en rend compte. Alors elle monte sur le toit de l’immeuble avec deux amies. Elle mesure une tête de plus que Buzz. Mais ce qui commence comme une menace, devient un gentil chantage : elle lui ordonne de lui envoyer une vidéo d’une fille qu’apparemment elle n’aime pas et dont elle veut se moquer de la prise de poids et des poses qu’elle prend devant son miroir, puis de supprimer les vidéos et d’arrêter, et enfin, de venir filmer sa prochaine rencontre de basket.
À travers ces différentes scènes, on peut certes voir un certain délabrement, mais on découvre surtout des personnes actives, qui s’organisent et qui ne se lamentent pas.
Un autre point notable de l’œuvre est la richesse des personnages. On découvre des personnalités variées et complexes qui partagent un moment clé de leur existence.
On entre dans le film avec les enfants et on sort du film avec les enfants. Le film s’ouvre sur des jeunes garçons, dont Issa, qui prennent le RER pour se rendre à Paris afin de suivre la finale de la coupe de monde de football puis de célébrer la victoire de l’équipe de France masculine. C’est la fête, c’est l’union puis c’est la guerre, c’est la division.
Commence ensuite le premier jour d’un des personnages principaux : le brigadier récemment muté de Cherbourg à Montfermeil pour suivre son fils qui vit avec son ex-épouse. Comme nous, il découvre la brigade anti-criminalité et son équipe de jour et il nous permet de rencontrer tous les personnages.
La police donne une première impression plutôt mauvaise : lourdeur et abus d’autorité lors des patrouilles, blagues misogynes et homophobes au commissariat, commissaire tout aussi abjecte et avide de domination comme le prouve la scène où elle s’approche d’un des brigadiers et lui caresse les jambes, nues jusqu’au dessus du genou et posées sur son bureau tandis qu’il est assis sur son siège.
On comprend que la BAC connait et est bien connue des habitants mais plutôt parce qu’ils font affaires avec eux ou parce qu’ils brutalisent les enfants. Le nouveau brigadier est d’ailleurs moqué lorsqu’il fait preuve de politesse en vouvoyant et en s’excusant auprès des civils. C’est aussi lui qui apporte un regard critique, comme le fait le spectateur, et est dérangé par ce qu’il observe lors de son premier jour.
La construction pourrait être celle d’une comédie : on rencontre plusieurs personnages dont les liens sont montrés via l’utilisation de ressorts comiques, principalement du comique de situation et du comique de caractère.
On peut citer : l’homme simple qui essaie de faire cuire un steak haché dans une poêle avec la lumière du soleil, homme qui est en fait « le frère du maire », ce à quoi le nouveau brigadier répond étonné « ah le maire est noir ? », puis on a cette transition sur la place du marché avec un personnage de dos, qui porte un t-shirt de foot avec le nom « Maire », puis le maire dit à son ami qu’il déteste un des brigadiers, on pourrait s’attendre à ce qu’il parle de Chris parce qu’il est abjecte, mais c’est en fait Gwada dont il parle. On peut aussi citer l’introduction des gitans : on voit d’abord la camionnette du cirque qui tourne dans les rues pour annoncer le spectacle avec son haut-parleur et cette voix typique de forain puis plus tard le véhicule passe de nouveau mais cette fois on entend une vraie voix, avec un accent et des expressions gitanes, et s’ensuit la scène avec la camionnette remplie d’hommes petits et musclés qui viennent réclamer Johnny qui est en fait un lionceau et non pas un enfant. Enfin on peut aussi citer le personnage de Salah : il est le chef des Frères musulmans qui ont nettoyé le quartier de la drogue et veillent à l’ordre et au respect. Le nouveau brigadier est envoyé seul dans son restaurant de kebab pour lui demander s’il n’a pas vu le lionceau. Le brigadier s’adresse poliment aux personnes présentes qui ne répondent pas jusqu’à ce que Salah exprime une sorte de maxime, de question rhétorique quant à la place d’un lion dans une cage et lui offre un kebab.
Puis s’ensuit la bavure qui entraine une rupture franche dans le récit, dans le rôle des personnages et met en avant d’autres imbrications.
Après la bavure, Buzz, l’enfant qui a tout filmé, se réfugie dans le restaurant de Salah. Le maire et les brigadiers s’y rendent également. Ici, la place importante et le crédit moral des Frères musulmans dans le quartier sont confirmés. Le nouveau brigadier change de rôle : il devient maitre de la situation et demande à Salah de discuter seul à seul. Salah aussi change dans le sens où il retire son masque de prophète et parle plus naturellement. C’est intéressant car ça nous montre qu’il sait ce qu’il fait, que certes il est un ancien délinquant repenti qui prêche la spiritualité, mais il n’est pas stupide, il agit comme il le fait pour faire face, pour montrer l’exemple tout en gardant son jugement personnel et son intégrité.
Mais ce dialogue à l’arrière du restaurant prend un parti qui peut paraître risqué : pour convaincre Salah de lui donner l’enregistrement de la bavure, le brigadier fait référence aux émeutes de 2005 pour démontrer que la révolte ne servirait à rien et au contraire leur nuirait. Premièrement, on peut considérer que la situation est différente voire même à l’avantage des victimes de la bavure : en 2005 les appareils d’enregistrement étaient beaucoup moins répandus et la diffusion sur internet était également moins accessible, ce qui a fait qu’en 2005, la poursuite, les deux décès et le lancé de la bombe lacrymogène n’ont pas été enregistrés par des civils, contrairement à la bavure du récit. Deuxièmement et surtout, jusqu’à cette scène, on est dans une fiction et cette référence historique nous en sort. Or, outre le fait que le spectateur peut lui-même faire le lien avec des événements réels, ce choix peut changer les attentes du spectateur, notamment par rapport à la conclusion.
Tout d’abord il convient de rappeler qu’il est totalement pertinent de signaler un problème sans nécessairement apporter une solution. D’autant plus quand on est dans un récit de fiction. En revanche, on aurait pu imaginer le récit s’arrêter après que l’enregistrement a été récupéré par le brigadier.
Revenons sur l’ensemble des réactions qui suivent la bavure. Déjà, celle du spectateur : on aurait pu s’attendre à ce que la bavure soit commise par Chris et non pas Gwada qu’on peut juger trop passif devant le comportement de son collègue mais il est difficile de l’imaginer tirer sur un enfant. Gwada est sous le choc et c’est Chris qui prend les choses en mains. Le nouveau veut amener l’enfant à l’hôpital et se résigne à aller dans une pharmacie pour prendre du matériel de premier secours tandis que l’enfant reprend peu à peu conscience. On rencontre alors d’autres personnages qui voient dans quel état est l’enfant mais qui ont intérêt à aider les brigadiers car on comprend qu’ils font affaires, sans trop savoir quel genre d’affaires exactement, mais on comprend. Les enfants qui ont été témoins de la bavure vont alerter le maire qui lui voit l’enregistrement comme un moyen de se débarrasser de la BAC qui s’est immiscée de force dans la vie du quartier. Salah lui représente la neutralité et le désir de justice mais aussi de paix. C’est pourquoi il croit le nouveau brigadier qui lui ment en prétendant que c’est un accident, que la détente du lanceur de balle de défense a été pressée involontairement, et accepte de lui donner l’enregistrement. Gwada rentre chez lui et pleure dans les bras de sa mère. Chris retrouve sa maison rose avec sa compagne et ses filles. Le nouveau retrouve son appartement vide et téléphone à son fils.
Le film aurait pu s’arrêter là. Le paroxysme de la violence a été atteint, la complexité des liens et des sentiments a été subtilement montrée et on comprend qu’il n’y a pas de solution évidente. Et en même temps, cette inaction, cette situation figée, ces enfants piégés par des adultes égoïstes et peureux, ça ne peut plus durer. Alors les enfants prennent les choses en mains et on entre pleinement dans l’univers du cirque, de la vengeance des trompés, la vengeance des « Freaks » : des enfants perchés sur les toits autour de l’enfant défiguré, enfant qui était peut-être un peu bête mais absolument pas méchant et qui est devenu vengeur. C’est un soulèvement qui se termine dans une réalisation fantastique, et ce choix narratif indique que nous ne sommes pas face à une proposition réaliste, le message s’il y en a un, il n’est pas là, il n’est pas dans la réponse violente à la violence subie, la fin est un conte sombre et triste. S’il faut voir un message, on peut en prendre un explicite : la citation du livre de Victor Hugo.
En juillet 2019, des amis m'ont initiée à la musique électronique lors d'un atelier visant à manipuler et à construire ses propres instruments. En utilisant un Arduino j'ai rapidement obtenu un son de buzzer à partir d'un capteur analogique de luminosité mais je voulais jouer de vraies notes. Il y avait un kalimba – aussi appelé mbira ou encore « piano à pouces ». Grâce à son accordage mélodieux, peu importe les lamelles pincées, c'est agréable à écouter.
Une note est définie par sa fréquence mesurée en hertz. Une fréquence haute correspond à une note aigüe et une fréquence basse correspond à une note grave. On le comprend bien en visualisant la corde d'une guitare. D'abord on la joue à vide puis on la presse en son milieu et on constate deux choses : la note est plus aigüe quand la corde est plus courte et la corde vibre plus rapidement quand elle est plus courte. Ce test permet aussi de constater que la corde jouée à vide et la corde pressée en son milieu – autrement dit divisée par deux dans sa longueur – donnent la même note avec une octave de différence.
La fréquence référence est la note « la » ou « A » : A0 vaut 55Hz, A1 vaut 110Hz, A2 vaut 220Hz, etc.
Maintenant que nous savons que les notes sont basées sur les fréquences du « la » qui elles-mêmes sont multipliées ou divisées par deux, nous pouvons écrire et résoudre un système d'équations.
┌──────────────────────────────┐
│ Pour 2 octaves de A0 to A2 : │
│ A0 → 55Hz → 2^0 → 1 × 55 │
│ A1 → 110Hz → 2^1 → 2 × 55 │
│ A2 → 220Hz → 2^2 → 3 × 55 │
│ Ax = 2^x × 55 │
└──────────────────────────────┘
On peut ensuite faire un produit en croix.
┌─────────────────────────────┐
│ Sachant que │
│ 55 < freq < 220 │
│ 0 < x < 2 │
│ 0 < signal < 1024 │
│ Alors │
│ x = signal × 2 ÷ 1024 │
│ freq = 2^x × 55 │
│ e.g. │
│ x = 512 × 2 ÷ 1024 = 1 │
│ freq = 2^1 × 55 = 110 │
└─────────────────────────────┘
Mais en réalité, C est tellement précis quand il calcule les puissances que tout le programme est ralenti. Donc j'ai utilisé une autre méthode en définissant des tables d'accordage précalculé et en convertissant le signal analogique en clé correpondant à une note dans la table d'accordage.
On peut aussi faire un produit en croix, par exemple pour une table d'accordage à 12 notes.
┌─────────────────────────────┐
│ Sachant que │
│ 0 < i < 11 │
│ 0 < signal < 1024 │
│ Alors │
│ i = signal × 11 ÷ 1024 │
│ freq = table[i] │
└─────────────────────────────┘
Ce sampleur joue des mesures de 8 temps sur un buzzer piezo et dispose d'un métronome, d'un tempo réglable grâce à un potentiomètre, d'un bouton de lecteur/pause générale et de voix. Le programme est capable de gérer autant de voix que l'Arduino le permet – j'ai pu tester jusqu'à 3 voix avec le matériel dont je dispose.
Les voix sont jouées alternativement sur un temps e.g. pour 3 voix, le temps est divisé en 3 et on va entendre la voix 1 puis la 2 puis la 3 et ça recommence sur le temps suivant. Chaque voix détient sa propre table d'accordage. La note jouée est sélectionnée via un potentiomètre. Chaque voix peut être enregistŕée sur une mesure de 8 temps en maintenant son bouton d'enregistrement enfoncé. On sait que l'enregistrement est en cours grâce à une LED rouge qui s'allume. Chaque voix peut également être mise en pause indépendamment. Une LED bleue indique si la voix est en lecture (allumée) ou en pause (éteinte).
┌────────────┐
│ ON OFF │
├────────────┤
│ D13 - │
│ │ │ │
│ └ SWITCH ┘ │
└────────────┘
┌─────────────┐
│ TEMPO │
├─────────────┤
│ + A0 - │
│ │ │ │ │
│ └ POT 10k ┘ │
└─────────────┘
┌─────────────┐
│ SPEAKER │
├─────────────┤
│ D11~ - │
│ │ │ │
│ └ SPEAKER ┘ │
└─────────────┘
┌─────────────────┐
│ VOICE A RECORD │
├─────────────────┤
│ + D2 - │
│ │ │ │ │
│ │ │ RED LED │
│ │ │ │ │
│ │ │ RES 220 │
│ │ └───┤ │
│ └ SWITCH ┘ │
└─────────────────┘
┌──────────────┐
│ VOICE A TONE │
├──────────────┤
│ + A3 - │
│ │ │ │ │
│ └ POT 10k ┘ │
└──────────────┘
┌─────────────────────┐
│ VOICE A PLAY PAUSE │
├─────────────────────┤
│ D3 - D4 - │
│ │ │ │ │ │
│ │ │ RES BLUE │
│ │ │ 10k LED │
│ └ SWITCH ┘ └───┘ │
└─────────────────────┘
┌─────────────────┐
│ VOICE A RECORD │
├─────────────────┤
│ + D4 - │
│ │ │ │ │
│ │ │ RED LED │
│ │ │ │ │
│ │ │ RES 220 │
│ │ └───┤ │
│ └ SWITCH ┘ │
└─────────────────┘
┌──────────────┐
│ VOICE B TONE │
├──────────────┤
│ + A2 - │
│ │ │ │ │
│ └ POT 10k ┘ │
└──────────────┘
┌─────────────────────┐
│ VOICE B PLAY PAUSE │
├─────────────────────┤
│ D6 - D7 - │
│ │ │ │ │ │
│ │ │ RES BLUE │
│ │ │ 10k LED │
│ └ SWITCH ┘ └───┘ │
└─────────────────────┘
┌─────────────────┐
│ VOICE C RECORD │
├─────────────────┤
│ + D8 - │
│ │ │ │ │
│ │ │ RED LED │
│ │ │ │ │
│ │ │ RES 220 │
│ │ └───┤ │
│ └ SWITCH ┘ │
└─────────────────┘
┌──────────────┐
│ VOICE C TONE │
├──────────────┤
│ + A1 - │
│ │ │ │ │
│ └ POT 10k ┘ │
└──────────────┘
┌─────────────────────┐
│ VOICE C PLAY PAUSE │
├─────────────────────┤
│ D9 - D10 - │
│ │ │ │ │ │
│ │ │ RES BLUE │
│ │ │ 10k LED │
│ └ SWITCH ┘ └───┘ │
└─────────────────────┘
Au début j'avais pensé laisser le projet sur une platine de prototypage puis je me suis inscrite à une résidence éphémère et donc j'ai voulu concevoir un instrument utilisable par plusieurs personnes. Comme je n'avais pas envie d'accumuler trop de matériel et de composants, j'ai construit des prototypes à partir du peu de composants que j'avais déjà et de matériel et matériaux jetés – mousse de transport, carton de céréales, chute de circuit imprimé et cuivre de câble d'alimentation – ou détournés – punaise, pinces d'architecte et agrafes.
La mousse sert de socle, le carton de céréales sert de support posé sur le socle pour créer une résistance physique, la chute de circuit imprimé, les pinces d'architecte et la punaise servent à perforer le carton pour ensuite y placer les composants et enfin le cuivre comme fil de couture et les agrafes comme câbles rigides courts servent à connecter les composants.
J'ai acheté des rubans de câbles dupont pour relier les manettes à l'Arduino mais le support en mousse est trop léger pour supporter la traction du ruban. De même le cuivre fonctionne très bien pour connecter les composants mais c'est long à mettre en place et les agrafes quant à elles ne sont pas fiables.
Mais c'était très bien esthétiquement.